• -        Quand je ne sais quoi lire, je ne sais plus quoi écrire, ou plutôt quand je ne sais quoi lire, ou bien ne peux rien lire, je m’ennuie à mourir et dois me forcer, pour écrire, sans savoir ce que je vais dire. Je tourne en rond. Je scrute mes souvenirs et me dis que je suis con de n’pas avoir écrit les idées/flashs de la journée écoulée. Je crois qu’on passe tous par là, parfois on laisse passer en se disant que ça reviendra. Parfois on écrit trop ce qui passe en se disant qu’on retravaillera. Parfois, on écrit trop et puis trop c’est trop, on met ça de côté et on n’y touche pas. Parfois, il faut changer les meubles de place, ou faire du rangement, dans ses papiers, dans son bordel ménager (limite dégheu parfois aussi comme dans les pensées). Pourtant, parfois je crois qu’il faut réussir à se laisser aller à ne pas s’obliger à lire si on pense qu’on ne peut pas écrire, tout comme à s’obliger à ne pas écrire quand on pense qu’on ne sait pas ce que l’on va dire, ou encore tout simplement tout comme à se permettre de faire ce qu’on a vraiment envie de faire quand on sait que si on n’arrive pas à faire ce que l’on préfère de faire, c’est parce qu’il y a quelque chose d’autre qu’on s’interdit de faire, par paresse, par peur, afin d’éviter l’éventualité de s’indigner sur soi-même. Il existe d’ailleurs une ressemblance entre le mille-pattes et le chat, c’est qu’ils retombent tout deux sur leurs pattes… à la différence que le mille-pattes peut le faire en restant les pieds sur terre, plus rien ne le surprend. C’est un art d’être contorsionniste mais peut-être aussi une tare car il n’explore pas, il se prépare à mourir tout en lenteur et délicatesse si on le laissait vivre jusque-là. La force du chat, c’est qu’il ne se tracasse pas, il passe, profite, tombe parfois, retombe alors sur ses pattes, et puis s’en va. Comme s’il n’était jamais venu. J’aime bien les chats aussi. Le mille-pattes lui est plus discret, il aime la pénombre, ne pas se faire remarquer. Il vit sa vie, tranquille, il ne demande rien à personne et n’embête personne. Sauf les humains quand ils le voient, ils le trouvent moche, il leur fait peur… peut-être sont-ils jaloux de sa colonne invertébrale et de ses milles pattes pour la contrôler, on ne sait jamais… alors ils l’exterminent. Ben oui, c’est comme ça ! Il a raison, moi je dis, de ne pas trop se montrer le mille-pattes. Le chat lui n’a pas à se plaindre, combien n’en voyons nous pas les tripes à l’air, écrasées, broyées, ratatinées au point de ne faire qu’un avec la chaussée… Bah certains diront que c’est la chaîne de régulation des espèces, vous avez vu comment ça pullule les chats ! Elles sont trop fertiles ces chattes qui crient et qui gémissent à te réveiller un mort en pleine messe de Sabbat.  Et puis qu’est-ce qu’elles portent ? 5, 6, 7, etc… Combien de fois par an ?? Ah, Ah… Non, le mille-pattes, y a rien à dire, on ne le voit pas souvent. Et puis les chats non plus, ne dit-on pas la nuit tous les chats sont gris ! Ah, Ah… j’aime bien les chats aussi. Si je devais choisir à être un chat ou un mille-pattes, je crois que je ne choisirai pas, car j’aime à la fois le côté sauvage de l’improvisation chez le chat et le côté instinctif de l’anticipation chez le mille-pattes ou alors je choisirai d’être un vautour, un charognard qui ne dérange personne, très discret il prend de la distance avec le monde, avant de prendre son envol à moindre effort, et fainéant comme un chat il vole, plane, ne se retourne pas ; habile comme un mille-pattes il ne demande rien à personne, reçoit ce qu’il reçoit et grâce à cela nettoie son monde de ce qui pourrait le détruire s’il n’était pas là… Et puis un vautour, c’est beau et c’est laid à la fois, un peu comme la laideur du mille-pattes et la beauté du chat. Un peu comme l’amour, la lutte, la révolte… un humain quoi !

     

                     24 JUIN 2014

     


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  • -        Un petit calicot sur une voiture, un nostalgique de Mexico 86, un klaxon meurtri par ses cris toute une nuit juste pour faire du bruit, une information qui s’en va meurtrie… à quoi ça sert encore, une information ?

     

                  24 JUIN 2014


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  • Un mur en façade, blanc, un écran de fumée, noir, une petite hémorragie cérébrale, rouge, une fracture orbitale, bleu, un espace vert, vert, une trainée de poudre, grise, et puis tes yeux, ton iris feu et tes pupilles éteintes.... On avait beau se mouvoir dans l’élan de nos appétits, nous n’étions plus que des mouroirs pour tous les apprentis, des robots du désespoir dans notre rôle de petits encensoirs projetés à l’échancrure de nos doigts… Nos ongles perlaient du pu de leur fente vermoulue, et nous nous caressions, repus, d’avoir trop mangé, les dictons des avoués. De paroles et de silences, nous nous étions rassasiés, bien avant d’avoir baisé. Les frusques en pagaille déposées sur un sol sans légèreté, le souffle haletant psalmodiant l’apesanteur, nous faisions tout pour que cet instant ressemble à la fonte du beurre. Moi pèté, toi dans tes idées, nous étions l’un sur l’autre, mais aussi l’un dans l’autre, un autre que moi, une autre que toi, ce n’était point toi qui m’englobais, ce n’était  point moi qui te pénétrais, j’étais pénétré par les vapeurs d’une autre quand toi tu te faisais englober par les attentes d’un autre. Ensemble nous étions amis, et c’est ce que, le lendemain, tu m’as dit.

     

    25 JUIN 2014


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  •         Je suis un androgyne pur, un pur Macho de la constellation hybride où brulent les étoiles de mon désœuvrement. J’y respire les cataclysmes néfastes de mes envies de vomir à la face de ceux que je transpire tant ils m’encrassent. J'aime à récolter le pire, pour que de mes illusions se tamisent, les douces érosions de mes soupirs. Ainsi va l’envie.

            Auréolée d’accointances sombres aux alizés de passage, mon âme s’emplit de véhémences à tirer sur les soutanes des croyants à la chance d’un rêve qui se veut de plus en plus américain. L’Européen est en train de voguer sur la galère que lui reflète son cousin, ses anciens galériens du XIXe siècle. Coca-Cola, Pepsi, Levi’s et maintenant la FIFA sont plus que vendus par TF1, Nestlé ou L’Oréal, ils sont mangés à tout va dans une assiette où baigne, non plus un cervelas, mais un cerveau, à  découper, puis à mâchouiller, dans le frire des tripes apprivoisées par les nouveaux dévots des sciences numériquement télévisées.

            L’histoire n’est pas nouvelle, elle ne fait que s’accélérer. Et moi toujours pareil à essayer de la stigmatiser, depuis 20 ans, à répéter que le fric, la finance et la télé sont plus que nécessairement à jeter dans les oubliettes de la pensée. Une force, cependant, aujourd’hui m’est offerte. La vivifiante sous-mission, issue de la pédagogie des tripes, à l’air, toujours à l’air, parcimonie d’âme en litanie. On aura beau se défaire de la triste aura mortuaire d’une t.v sans apparat de contraire, le livre seul, par sa lecture solitaire ou en compagnie, tirera l’homme et ses frères, du terrible trépas. L’émotion a comme titre l’imagination de l’image lorsque l’on se donne à lire un auteur, une splendeur rythmique dépassant une narration strictement onirique. Jamais elle ne s’accommodera de l’image induite par illusion lorsque d’un triptyque nécrophage, s’abreuvent d’images les chercheurs de sensations sans ambition issues sans issue d’une boîte à image que l’on nomme télévision. Son pouvoir est au-delà de toutes oraisons, voilà pourquoi je ne me lasse de clamer, pour que s’échange un calumet, cette soumission au pouvoir que je t’échange parce que mort, je ne le suis pas encore. 

     

                18 JUIN 2014


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  • -        Nous ne nous sommes pas goutés ni la peau ni l’odeur. La cavalcade à son oripeau, les flammes dans un tombeau, nous n’avions que nos larmes pour nous sentir beaux. Les alarmes en sourdine, la sardine dans sa tartine, de fer ou d’aluminium, dans une forêt de vers à faire pâlir les mets discrets d’un palais fin. Le tartare était prêt. Filamenteux à l’excès un orfèvre, de l’entre-mets, promettait pour l’à-près une décoction de paume à paume dans un lit défait. Mais nos visages, burinés par le temps d’une valse à la mort et à la parole, excisaient de doléances le non-dit de nos corps tremblant. La voix s’en allait, fluette parfois elle s’en revenait. On appréhendait son extinction, la rémission d’un geste dans une caresse qui ne se voulait obsolète. L’instinct nous prédisait d’une union, dans le tire-bouchon de l’entre-fesse équarillée ; nous n’avons eu la promesse de physiquement nous accoupler. Mais nul ne perd en parole ce qu’il n’a pu déduire de son corps quand un échange s’exhibe au gré d’un temps passant, molestement, dans un rythme hybride entre rêve et réalité. Quelques heures échangées dans une égale volupté à se découvrir des frusques élémentaires architecturant une personnalité n’est-ce point d’égale mesure aux effluves partagées dans un coït vulgaire et sans personnalité ? Ce que nous avons construit hier, nul ne pourra le démembrer. Au contraire, si d’aventure, dans un contexte le même, elle devrait repaître cette dynamique volontaire de l’attirance forfaitaire, c’est avec notre repère battu sur l’entrefaite de ce temps entre réel et rêve, que nous nous accouplerons sans contrainte, ni méchanceté, en toute candide vérité d’un instant non pas partagé mais échangé dans l’éternité du moment présent, dénué de complexes nostalgiques ou de culpabilité annoncée dans l’élancement d’un futur, que nous recomposerons, toujours, maintenant à notre guise.      

     

               17 JUIN 2014


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